Un jardin au naturel

Les jardins occupent une part importante de notre territoire communal. Une parcelle de gazon bien tondue peut certes être très esthétique, mais n’apporte cependant pas grand-chose à la biodiversité. Il est possible (et facile !) d’aménager son jardin pour recréer un maillage écologique qui permettra à la faune de s’y abriter, de circuler ou de s’y reproduire. Voici quelques conseils pour rendre votre jardin accueillant pour la faune locale.

Les haies et vergers

Les haies ont de nombreuses utilités : effet coupe-vent, écran visuel, régénération de l'humus (chute des feuilles), fixation des terres et atténuation de l'erosion du sol, etc. Les haies servent également de refuge naturel pour la faune sauvage. Cependant, pour faire de vos haies un lieu propice au développement de la biodiversité, il est important de suivre quelques conseils :

• Le choix des essences : privilégiez des essences locales, bien plus intéressantes pour la faune que les nombreux thuyas et lauriers qui bordent souvent nos jardins. Le Département de la Nature et des Forêts de la Région wallonne propose une liste d'essences indigènes. Si vous avez de nouvelles plantations à faire, nous vous conseillons de choisir vos essences parmi cette liste.
• Variez les essences (idéalement, au moins 3 essences différentes) pour obtenir une diversité de feuillage, de fleurs et de fruits.
• Créez une haie arborée : laissez certains arbres se développer pour diversifier la structure de votre haie en hauteur.
• Enfin, ne taillez pas vos haies entre le 1er avril et le 31 juillet, puisque de nombreux oiseaux y nichent durant cette période.

Si la superficie de votre terrain le permet, la plantation d'un verger vous apportera de délicieux fruits, mais fournira également le gîte et le couvert à de nombreuses espèces de nos contrées. La période idéale de plantation est aux alentours de la Sainte-Catherine, le 25 novembre.

La Région wallonne propose des subventions à la plantation de haies et vergers. Ces subventions sont accessibles aussi bien aux agriculteurs qu'aux particuliers. Pour plus d'informations à ce sujet, rendez-vous sur le portail Biodiversité de la Région wallonne. 

Un jardin zéro pesticide

Depuis le 1^er juin 2014, les particuliers ne peuvent plus épandre de produits phytosanitaires (PPP) où ils veulent et comme ils veulent. Cette disposition est également applicable aux utilisateurs professionnels de pesticides. Cette régulation de l’utilisation de PPP a notamment objectif de préserver les eaux de surface et les eaux souterraines.

Ainsi, l’utilisation de PPP est interdite :

1.  sur votre trottoir (ou sur toute autre zone de l’espace public longeant votre propriété), mais également sur votre pelouse, sur une zone tampon (=zone non traitée) d’un mètre (voir schéma, cas 1).
2. sur votre terrain privé si celui-ci jouxte un cours d’eau ou un plan d’eau. Vous devrez alors respecter une zone tampon sans PPP de 6 mètres au moins (voir schéma, cas 2).
3. sur votre terrain si celui-ci est relié à un filet d’eau, à un cours d’eau ou à une voie d’écoulement naturelle/artificielle et qu’il présente une pente égale ou supérieure à 10%. Dans ce cas, vous ne pourrez appliquer de PPP ni sur la pente, ni sur une zone tampon qui prendra cours à partir de la rupture de pente et qui aura une largeur d’un mètre au minimum (voir schéma, cas 3).

Certans seront alors tenté d'utiliser un mélange "maison" composé de vinaigre, de sel ou de javel. L’utilisation répétée de ces produits peut néanmoins conduire à une acidification des sols (dans le cas du vinaigre), une contamination des eaux de surface et souterraine et un risque pour la santé humaine (irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires).

Se passer complétement de pesticides au jardin, c'est possible ! Il suffit de suivre ces quelques principes listés par l'ASBL Adalia.

La prairie fleurie

Si vous disposez d'une grande parcelle de jardin et que tondre celle-ci s'apparente toujours à une corvée, nous avons une solution ! Remplacez une partie de votre gazon par de la prairie fleurie.

Pour ce faire, laissez pousser votre herbe et ne la fauchez qu'une fois l'année, à la mi-septembre. La prairie fleurie vous apportera de nombreuses fleurs des champs et graminées. Elle servira de refuge pour certains animaux et fournira de la nourriture aux insectes. Veillez cependant à ne pas y laisser pousser de chardons non autorisés.

Vous pouvez accélérer le processus naturel en semant un mélange de graines pour prairies fleuries. On en trouve dans la plupart des jardineries. Privilégiez un mélange qui ne comporte que (ou un maximum) d'essences sauvages indigènes.

La mare

Vous pouvez créer dans votre jardin une mare naturelle, qui se rapproche le plus possible des mares que l'on trouve dans nos campagnes et nos forêts. Elle accueillera spontanément toute une faune en offrant à différentes espèces des refuges et des lieux de reproduction. Les mares permettent également de diminuer les risques d'inondation (débordement des cours d'eaux), de filtrer l'eau avant que celle-ci n'atteigne la nappe souterraine et restent un magnifique lieu de découverte pour les enfants. Elle fonctionne sans produit chimique et n'a pas besoin de pompe ni de filtre.

Les tortues, poissons rouges et autre koïs sont à bannir de vos mares ! Il s'agit d'espèces exotiques, grands destructeurs de la faune aquatique.

Plus d'infos ? Contactez le service Environnement (ZW52aXJvbm5lbWVudEBzcHJpbW9udC5iZQ== - 04/267.68.91) pour obtenir des brochures et astuces pour la création d'une mare.

Les parterres

Vous avez la main verte et les parterres occupent une grande place dans votre jardin ? Pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable et privilégier dans vos parterres des plantes qui fourniront pollen et nectar aux insectes pollinisateurs ? Pour ce faire, privilégiez des fleurs indigènes et méfiez-vous des faux amis, tel que l'arbre à papillon (ou Buddleia) qui serait en réalité toxique pour les papillons.

Vous voulez en faire plus ?

Pensez-à nos amis les hérissons en réalisant les quelques aménagements suivants :

• Ils affectionnent les zones sauvages de nos jardins : un tas de branches ou de feuilles, une planche appuyée contre un mur, une haie bien dense, un tas de compost, etc. Tout cela peut leur servir d’abri et de terrain de chasse. Pour les bricoleurs, vous trouverez sur Internet plusieurs modèles de maisonnettes à fabriquer soi-même.
• Les hérissons circulent beaucoup durant la nuit et il faut donc prévoir des petits passages pour eux entre les jardins (12 cm de diamètre, c’est l’idéal).
• Une planche rugueuse dans les points d’eaux (piscine, l’étang ou toutes les fosses présentes dans le jardin) permettra aux petits piquants de remonter en cas de chute accidentelle.
• Au printemps et en automne, lorsqu’ils doivent prendre du poids, ou en été, en cas de sécheresse, ils seront également très heureux de trouver quelques points d’eau et des croquettes pour chats ou chiens.  Jamais de pain ni de lait, cela peut les tuer.
• Lors de l’utilisation des outils de jardin (taillebordure, tondeuse, débroussailleuse, fourche…), assurez-vous qu’aucun hérisson ne soit à portée de l’engin. Ces outils provoquent chaque année de graves blessures. 
• De même, avant de mettre le feu à un tas de feuilles, vérifiez qu’aucun hérisson n’y est blotti. Les centres de soins reçoivent régulièrement des hérissons gravement brûlés.

Vous pouvez aller encore plus loin en aménageant dans votre jardin un mur en pierres sèches ou une petite zone sablée, en y installant des hôtels à insectes, des nichoirs (pour oiseaux ou chauve-souris), un mat à rapaces, des abreuvoirs ou encore en y disposant des tas de bois mort. Voici les clés du succès pour un jardin propice au développement de la biodiversité.

Plus d'infos ?

Brochure "Aménager son jardin en préservant l'environnement" du Service Public de Wallonie.

Contact :

Service Environnement

ZW52aXJvbm5lbWVudEBzcHJpbW9udC5iZQ==

04/267.68.91